Il était une fois, dans un lointain royaume, vivait une dame qui se nommait Tãzine. Elle partageait sa vie avec une coépouse, avec qui elle avait du mal à s’entendre, toutes deux mariées à un sultan respecté et aimé de tous.
Un jour, Tãzine sentit le bonheur de la vie grandir en elle, elle était sur le point d’accoucher. On l’escorta alors chez la matrone du village, où l’entourage se réunit pour attendre la venue au monde de l’enfant du sultan. Les cœurs étaient emplis de joie et d’excitation.
Mais au moment où Tãzine donna naissance, l’ombre de la jalousie s’abattit sur sa coépouse qui était présente. Dans un élan de malveillance, elle prit le nouveau-né et subrepticement elle alla le jeta loin, puis vint placer une pierre à la place du nouveau-né. Cela fait, elle annonça au public, d’une voix teintée de désolation, que Tãzine avait donné naissance à une pierre. Tãzine fondit en larmes en apprenant l’affreuse nouvelle.

Des jours et des mois passèrent. Et puis un jour le sultan rentrait d’une bataille avec son armée. Alors qu’ils pénétrèrent dans leur royaume, ils remarquèrent un enfant perché sur un arbre. À leur vue, l’enfant entonna une mélodie douce :
« O vous qui partez et vous qui revenez,
N’avez-vous pas vu mes parents ?
O vous qui partez et vous qui revenez,
N’avez-vous pas vu mes parents ? »
Intrigué, le sultan demanda : « Qui es-tu, jeune enfant ? » L’enfant répondit, toujours en chanson :
« Je suis le fils de Tãzine,
Tãzine la femme du Sultan.
Tãzine qui a donné naissance à une pierre
Mon cœur saigne de douleur, Aidez-moi. »
À la demande du sultan, l’enfant répéta la chanson. Sa voix résonna encore plus clairement, dissipant les doutes.
« Je suis le fils de Tãzine,
Tãzine la femme du Sultan.
Tãzine qui a donné naissance à une pierre
Mon cœur saigne de douleur, Aidez-moi. »
Les hommes du sultan emmenèrent alors l’enfant au village. À peine Tãzine posa les yeux sur lui qu’elle reconnut son fils bien-aimé et le prit dans ses bras, submergée par des larmes de joie.
Face à la vérité enfin révélée, le sultan répudia sa deuxième épouse, celle qui avait ourdi ce mensonge cruel. La paix et l’amour revinrent dans le palais royal et Tãzine, avec son fils retrouvé, vécut heureuse pour le reste de ses jours.
